Le puceron de la pomme de terre(Myzus persicae subsp. persicae) est considéré comme le vecteur le plus important de maladies virales parmi toutes les espèces de pucerons, capable de transmettre plus de 100 virus différents. Il s'agit donc d'une préoccupation majeure pour les cultivateurs du monde entier. Les nymphes et les adultes se nourrissent en extrayant la sève de la plante, ce qui non seulement épuise les nutriments mais perturbe également l'équilibre hormonal de la plante. Cela peut entraîner un retard de croissance, des déformations des feuilles et, en cas d'infestation précoce, la mort des jeunes plants. Outre la réduction de la croissance, l'activité des pucerons peut entraîner une défoliation et une baisse significative du rendement des cultures.

En raison de la faible teneur en protéines de la sève des plantes, les pucerons doivent en consommer de grandes quantités pour satisfaire leurs besoins nutritionnels et excréter les sucres excédentaires sous forme de miellat. Cette substance collante recouvre les feuilles et les fruits, favorisant le développement de moisissures noires fuligineuses (telles que Cladosporium spp.), qui contaminent la culture et réduisent sa valeur marchande. La moisissure interfère également avec la photosynthèse en empêchant la lumière d'atteindre la surface des feuilles, ce qui réduit encore la santé et la productivité de la plante. En outre, la salive des pucerons peut déclencher de graves réactions physiologiques chez les plantes, notamment des malformations des pointes de croissance, ce qui compromet encore davantage la qualité et le rendement de la culture.

Les pucerons ont un cycle de vie complexe qui comprend à la fois des formes adultes ailées et sans ailes et présente un large éventail de variations de couleurs. Lors de la reproduction asexuée, les jeunes pucerons naissent sous la forme de nymphes entièrement développées qui commencent immédiatement à se nourrir de la sève des plantes et se développent rapidement. En revanche, la reproduction sexuée se traduit par la ponte d'œufs qui passent l'hiver. Dans les serres, la reproduction se fait souvent par parthénogenèse, les femelles vivipares non fécondées produisant continuellement de nouvelles générations de descendants femelles. Les pucerons subissent quatre mues avant d'atteindre l'âge adulte, perdant leur peau blanche à chaque étape, ce qui est un indicateur de leur présence dans la culture.

Les pucerons verts du pêcher(Myzus persicae subsp. persicae), dépourvus d'ailes, peuvent être de couleur verte, blanc-vert, jaune-vert clair, gris-vert, rose ou rouge. Leur corps est mat, jamais brillant. Les formes ailées sont plus nettement colorées, avec une tête et un thorax brun foncé à noir, et un abdomen allant du jaune-vert au vert, voire au rougeâtre. Ces individus ailés présentent généralement une tache sombre sur l'abdomen et plusieurs bandes noires transversales sur le corps. Les nymphes destinées à devenir des adultes ailés sont souvent de couleur rose ou rouge.

La prévention des infestations du puceron vert du pêcher(Myzus persicae subsp. persicae) implique une combinaison de stratégies de contrôle culturel, physique et environnemental. Un bon assainissement est une étape fondamentale - l'élimination des débris végétaux, des mauvaises herbes et des plantes spontanées à l'intérieur et autour de la serre permet d'éliminer les hôtes alternatifs que les pucerons pourraient utiliser pour s'établir. Il est également important de nettoyer régulièrement les outils, les bancs et les équipements afin d'éviter tout transfert accidentel de pucerons d'une zone à l'autre.

Les techniques d'exclusion jouent un rôle crucial dans la prévention, en particulier dans les serres. L'installation d'un filet anti-insectes fin sur les évents et autres ouvertures peut aider à empêcher les pucerons ailés de pénétrer dans les serres. Les sas ou les systèmes d'entrée à double porte et, dans certains cas, les rideaux d'air, réduisent encore le risque d'introduction d'organismes nuisibles lors des entrées et sorties de travailleurs ou de fournitures.

Une surveillance fréquente des cultures est essentielle pour une détection précoce. L'observation régulière des plantes à la recherche de signes d'activité des pucerons, tels que des feuilles enroulées ou déformées, du miellat collant ou la présence de peaux blanches en mue, permet d'intervenir à temps. Les pièges jaunes collants peuvent également être utilisés pour détecter l'arrivée des pucerons ailés et surveiller la pression globale dans la culture.

Les pratiques culturales peuvent rendre une culture moins attrayante pour les pucerons. La rotation des cultures et le fait d'éviter la proximité de plantes hôtes connues des pucerons peuvent réduire davantage le risque d'infestation.

Les méthodes d'élimination mécaniques et physiques peuvent également être efficaces pour les infestations de faible ampleur. Les pucerons peuvent être éliminés des plantes par de fortes pulvérisations d'eau ou en taillant les feuilles ou les tiges fortement infestées. Une gestion attentive de l'eau est également bénéfique, car un arrosage excessif peut stresser les plantes et les rendre plus vulnérables à l'alimentation des pucerons.

La lutte biologique contre le puceron vert du pêcher(Myzus persicae subsp. persicae) peut être réalisée efficacement par l'utilisation stratégique de plusieurs ennemis naturels, chacun ciblant différents stades de vie du ravageur. Le succès du biocontrôle repose souvent sur la combinaison de plusieurs agents afin d'obtenir une élimination rapide et une suppression durable de la population. Les principaux produits et organismes de biocontrôle utilisés contre ce puceron dans les serres sont présentés ci-dessous :

Chrysopa (Chrysoperla carnea) : Les larves de chrysopes vertes sont des prédateurs généralistes qui se nourrissent agressivement des nymphes et des adultes de pucerons. Chrysopa est particulièrement efficace dans les premiers stades d'une infestation ou dans les points chauds, ce qui permet une suppression rapide et visible. Comme les larves sont mobiles et voraces, il est préférable de les appliquer à titre préventif ou curatif là où des groupes de pucerons sont observés.

Aphidalia(Adalia bipunctata) : La coccinelle à deux points et ses larves sont de puissants prédateurs de pucerons capables de consommer quotidiennement un grand nombre de pucerons. L'Aphidalia convient mieux aux épidémies localisées, en particulier dans les cultures où les pucerons sont bien exposés et peu cachés. Les adultes vivent longtemps et assurent un contrôle à plus long terme lorsque les populations de pucerons sont soutenues.

Aphipar(Aphidius colemani) : Cette guêpe parasite cible les jeunes nymphes du puceron vert du pêcher. Après avoir pondu un œuf à l'intérieur du puceron, la larve se développe et finit par momifier l'hôte. Aphipar est plus efficace lorsque la pression des pucerons est faible à modérée et est idéal pour les lâchers préventifs. Il est idéal pour les lâchers préventifs. Il fonctionne mieux dans les climats chauds et stables des serres et est souvent utilisé en combinaison avec des prédateurs pour un contrôle plus large.

Aphipar-M(Aphidius matricariae) : Très proche de l'Aphipar, cette espèce est également un parasitoïde mais a une préférence d'hôte légèrement différente et peut être plus performante dans certaines conditions environnementales ou lorsqu'elle cible la nouvelle souche de Myzus persicae. Elle est bien adaptée à l'intégration avec d'autres parasitoïdes ou prédateurs dans un programme de lâchers mixtes.

Aphidend(Aphidoletes aphidimyza) : Cette cécidomyie prédatrice cible un large éventail d'espèces de pucerons, y compris le puceron vert du pêcher. Les larves sont très efficaces pour tuer les pucerons en injectant des enzymes digestives et en les consommant. Aphidend fonctionne mieux dans les environnements chauds et humides et est idéal pour la lutte curative lorsque les colonies de pucerons sont déjà établies.

Utilisés conjointement dans le cadre d'une stratégie de lutte intégrée, ces agents de biocontrôle permettent de lutter efficacement et durablement contre le puceron vert du pêcher. Les lâchers préventifs de parasitoïdes comme Aphipar ou Aphipar-M peuvent aider à maintenir un faible niveau de nuisibilité, tandis que les prédateurs comme Chrysopa ou Aphidend permettent d'abattre rapidement les ravageurs lors des épidémies. La rotation stratégique ou la combinaison de ces produits, en fonction du type de culture, des conditions de la serre et de la pression des pucerons, donne les meilleurs résultats.