Consultez notre guide sur l'identification et l'élimination naturelle et définitive des ravageurs du cannabis.
Que vous cultiviez du cannabis en intérieur ou en plein champ, il est important d'observer et de dépister les insectes et les acariens dans vos plantes. En effet, comme toute culture, le cannabis compte ses propres ennemis et, en tant que producteur, vous ferez un jour face aux ravageurs. Malheureusement, certains des ravageurs présentés ci-dessous sont capables de dévaster une culture assez rapidement si on ne les détecte pas à temps. Ils ne sont pas toujours faciles à repérer au début, mais avec le temps, vous apprendrez à reconnaître les signes révélateurs de leur présence, les dégâts qu'ils causent et les moyens nécessaires à leur lutte.
  
Quarantaine 

La première étape pour obtenir une installation exempte de ravageurs est la mise en quarantaine des plantes dès leur arrivée. On doit inspecter à la réception toute plante entrant dans une installation afin de déterminer si elle présente déjà les signes de la présence de ravageurs. Après l'inspection, on doit mettre les plantes en quarantaine pendant au moins deux semaines pour laisser le temps aux œufs de ravageurs, s'ils sont présents, d'éclore. Certains ravageurs déposent leurs œufs dans le tissu végétal et ils sont donc très difficiles à détecter. La salle de quarantaine doit être complètement séparée des autres zones de production.  

Dépistage 
Lors de la période de quarantaine et par la suite, le dépistage constitue l'intervention la plus importante pour le producteur. On doit compter le nombre de ravageurs trouvés sur les pièges collants Horiver et effectuer des inspections visuelles toutes les semaines. Ces mesures sont indispensables pour plusieurs raisons : Premièrement, les pièges Horiver vous permettent de déterminer quels insectes volants circulent parmi les plantes des mois ou des semaines avant de pouvoir détecter à l'œil nu les dommages ou les signes de la pression de ravageurs. Les principaux insectes volants comprennent les thrips, les aleurodes et les sciarides (mouches de terreaux/des rivages). Deuxièmement, vous serez en mesure d'observer les tendances des populations de ravageurs. Elles vous permettront de déterminer si ces populations de ravageurs diminuent ou augmentent sur une période prolongée. Troisièmement, les inspections hebdomadaires des cultures vous permettront de déterminer où se trouvent les points chauds et s'ils se répandent ou sont maîtrisés après l'introduction d'agents de lutte biologique. Au cours de ces inspections, il est important de vérifier activement le sol, les tiges et les feuilles, en les retournant. Il est important de retourner les feuilles, car la plupart des infestations de ravageurs commencent à se développer sur la surface inférieure des feuilles. 
 
Ravageurs et produits de lutte biologique 
Tétranyques 
Les tétranyques à deux points (Tetranychus urticae) constituent la majorité des acariens que l'on rencontre dans les cultures de cannabis. Ils se distinguent facilement par la présence de deux grandes taches foncées sur le dos et d'yeux rouges, bien que l'on puisse les identifier à tort en raison des variations de leur couleur. Ces variations de couleur résultent principalement de la courte durée des jours lors de la période de floraison du cycle de culture du cannabis. Cette phase provoque la transformation d'une partie de la population de tétranyques en rouge/orange/pourpre lorsqu'ils entrent en diapause (hibernation).
 Gros plan sur le tétranyque à deux points
Tétranyque à deux points (Tetranychus urticae)  
Un tétranyque en diapause
Tétranyque à deux points en diapause  
 
Repérer les tétranyques dans une culture de cannabis peut s'avérer difficile au début. Les infestations commencent généralement sur les plantes situées près des murs, des poteaux ou des portes. Les dégâts se présentent d'abord par de petites taches jaunes, qui se transforment rapidement en feuilles gravement endommagées et couvertes d'une grande quantité de toiles. La plante peut alors rapidement mourir en raison d'un déficit de photosynthèse.  
 
Pour lutter contre les tétranyques dans les cultures de cannabis, on a recours à deux acariens prédateurs différents. Le premier est Neoseiulus californicus, commercialisé sous le nom de Spical. Spical convient mieux sous le format en sachet Ulti-Mite et en tant que traitement PRÉVENTIF. Les sachets libèrent lentement des acariens prédateurs dans la culture sur une période pouvant aller jusqu'à quatre semaines. Les acariens recherchent activement les tétranyques en se promenant parmi les plantes si elles se touchent et en se servant d'émissions de substances volatiles de la plante pour localiser leur proie. La plante émet ces métabolites lorsque les tétranyques se mettent à se nourrir des feuilles.
 
Le deuxième acarien prédateur auquel on a recours est Phytoseiulus persimilis, commercialisé sous le nom de Spidex Vital. Spidex Vital convient surtout comme traitement CURATIF. Il est offert en vrac et s'introduit de préférence à partir de boîtes dibox en période de floraison. Cette méthode permet d'éviter que la matière de charge contamine les boutons floraux. On peut répartir le produit tel quel à n'importe quelle autre phase du cycle de culture. Lorsque la floraison est avancée et que la question de matière de charge se pose, nous proposons également les sachets de Spidex Boost. Ces derniers ne constituent pas des sachets de reproduction, mais chaque sachet libère instantanément 100 acariens prédateurs dans la culture, tout en maintenant les plantes exemptes de matières de charge indésirables. Les acariens dans Spidex ne se nourrissent que de tétranyques, il faut donc qu'il y ait une population active de tétranyques dans la culture pour que ces acariens prédateurs puissent y survivre.
 
Phytoseiulus persimilis se battant avec un tétranyque à deux points. 
 
Thrips 
On peut détecter les thrips sur les pièges Horiver bien avant que la culture ne soit endommagée. Toutefois, lors d'une inspection active des plantes, on peut observer sur les feuilles un aspect piqueté, des taches argentées résultant d'anciens prélèvements alimentaires et des excréments noirs (chiures). Parmi les autres raisons d'éliminer les thrips de votre espace de culture, on compte les dommages indirects qu'ils occasionnent en agissant comme vecteurs de maladies, susceptibles de transmettre les virus d'une plante à l'autre. La plupart des thrips que l'on rencontre dans les cultures de cannabis sont des espèces communes, comme le thrips des petits fruits (Frankliniella occidentalis) et le thrips de l'oignon (Thrips tabaci). Ces espèces sont de couleur brun-jaune et mesurent entre 0,8 et 1,2 mm de long en moyenne.
 
Un thrips de l'oignon adulte sur une feuille
Thrips de l'oignon ou Thrips tabaci 
 
Pour réduire la pression des thrips, on doit souvent faire appel à multiples agents de lutte biologique afin de cibler en même temps plusieurs stades du cycle biologique du ravageur. Amblyseius swirskii, notre produit Swirski Ulti-Mite, peut être employé comme traitement PRÉVENTIF ou CURATIF, mais les acariens prédateurs ne se nourrissent que des œufs et des thrips au premier stade larvaire. Il est donc préférable de les employer en association avec d'autres produits, notamment Thripor et Entomite. Thripor comporte l'insecte prédateur Orius insidious, que l'on considère comme un prédateur généraliste ayant une préférence pour tous les stades actifs du thrips. Il réagit rapidement à tout mouvement, perce le corps du thrips avec ses pièces buccales et le consomme dans son intégralité. La troisième et dernière solution possible est notre produit Entomite. Il comporte l'acarien prédateur terricole Stratiolaelaps scimitus. Cet auxiliaire de culture se nourrit des pupes de thrips se nymphosant dans le sol. La combinaison de ces trois produits permet de réduire rapidement la pression des thrips dans les cultures de cannabis.
 
Thripor mangeant un thrips
Thripor se nourrissant de larves de thrips  
 
Mouches sciarides (mouches de terreaux) 
Les mouches de terreaux adultes sont souvent gênantes et se remarquent facilement lorsqu'on travaille dans le substrat de culture. Ils mesurent environ 1 à 5 mm de long, sont gris-noir et possèdent de longues antennes. Les adultes ne nuisent généralement pas directement à la plante, bien qu'ils puissent contaminer le produit final lorsqu'ils se collent aux poils glandulaires résineux. Les larves, par contre, se nourrissent directement des racines de la plante. On peut identifier les larves dans le sol par leur capsule céphalique brun-noir. Elles sont également de forme cylindrique, de couleur blanc laiteux à opaque, et possèdent 12 segments corporels. 
 
Une mouche de terreaux sur une feuille
Mouche sciaride  
 
On peut traiter ce ravageur avec plusieurs produits de lutte biologique. Pour commencer, nous conseillons toujours de placer des pièges collants Horiver jaunes près du niveau du substrat, car ils permettent de capturer de grandes quantités de mouches sciarides adultes. L'élimination des adultes de votre culture diminuera le nombre d'œufs déposés, réduisant ainsi le nombre de larves qui se développent. Ces dernières peuvent alors être traitées par l'acarien prédateur terricole décrit ci-dessus : Stratiolaelaps scimitus (Entomite). Si vous constatez une forte infestation de larves de mouches sciarides, vous pouvez également les traiter avec Entonem (Steinernema feltiae). Entonem comporte une espèce de nématode qui, une fois appliqué, demeure inactif dans le substrat jusqu'à ce qu'une larve de mouche sciaride passe à proximité. Le nématode attaque alors sa proie en lui prenant en embuscade. Le traitement par Entonem s'avère plus efficace lorsqu'il est associé à Entomite.
 
Entomite-M en suspension dans le sol
Entomite  
 
Pucerons des racines/pucerons du cannabis 
Les pucerons sont l'un des ravageurs les plus difficiles à traiter en culture de cannabis. En raison de leur temps de génération court et de leur taux de reproduction rapide, une population de pucerons peut rapidement atteindre une taille importante. Dès sa naissance, chaque puceron se met à extraire la sève et à excréter du miellat, tout en introduisant éventuellement des substances toxiques dans les plantes.  
 Puceron du cannabis se nourrissant d'une feuille de cannabis
Puceron du cannabis 
 
Bien que les agents de biocontrôle permettent de lutter contre les pucerons du cannabis, ce ravageur est toutefois très difficile à éliminer complètement. La meilleure solution consiste d'abord à empêcher les pucerons de s'introduire dans la culture. On doit dépister les pucerons dans l'ensemble des installations et prendre toutes les mesures nécessaires pour s'assurer que les ouvriers ne les introduisent pas et ne les transfèrent pas d'une pièce à l'autre. En cas de détection de pucerons, on doit les identifier afin de prendre les mesures correctives appropriées, puis il est préférable d'éliminer tout le matériel infesté.  
 
Contre les pucerons du cannabis, nous avons constaté que les produits Aphipar-M et Chrysopa offrent le meilleur niveau de contrôle. On peut employer ces produits en traitement PRÉVENTIF ou CURATIF. Chaque produit doit être introduit tous les sept jours jusqu'à ce qu'on ne détecte plus de pucerons dans la culture. Aphipar-M comporte une guêpe parasitoïde (Aphidius matricariaequi s'attaque aux pucerons vivants en déposant ses œufs dans leur corps. Le puceron parasité meurt lentement et se transforme en une momie brun-grisâtre et coriace. La guêpe parasitoïde qui se développe à l'intérieur de la momie émerge environ deux ou trois semaines après que le puceron a été parasité. Le cycle se répète régulièrement et permet d'éliminer lentement les pucerons de la culture. Chrysopa agit d'une manière totalement différente, car il comporte Chrysoperla carnea, également connu sous le nom de « lion des pucerons ». Ces insectes recherchent leurs proies et les consomment en les saisissant par le bas et en leur injectant un liquide salivaire. Le liquide digère les tissus du ravageur, qui sont ensuite aspirés par le prédateur.
 
Larve de chrysope verte se nourrissant d'un puceron
Chrysopa se nourrissant d'un puceron  
 
Quant aux pucerons des racines, nous ne disposons pas encore d'un produit de lutte biologique capable de maîtriser adéquatement une population de ces ravageurs, bien que plusieurs de ces produits aient un certain effet. En cas d'infestation de pucerons des racines, pour éviter qu'elle ne s'étende et ne se développe, il convient d'envelopper préventivement la motte, le pain ou le pot d'un tissu à armure suffisamment serrée pour empêcher les pucerons de s'échapper ou de pénétrer dans le sol (Reemay est une marque connue). Toutes les plantes, à tous les stades du cycle de culture, doivent être traitées de la sorte. Ensuite, on procède à un traitement curatif par pulvérisation de savon insecticide et de champignons entomopathogènes homologués, tous les 4 à 7 jours.  
 
Puceron des racines dans la laine de roche
Puceron des racines  
 
Autres ravageurs 
Le cannabis compte d'autres ravageurs, mais ils ne posent généralement pas de problème, surtout si l'on traite déjà les cultures de manière préventive contre les thrips et les tétranyques. Ces ravageurs comprennent les tarsonèmes, les acariens roux du chanvre et les aleurodes. La plupart des acariens prédateurs généralistes (Amblyseius swirskii et Neoseiulus californicus) régleront la situation, car ils se nourrissent de toutes sortes de ravageurs.
 

Les techniques présentées ci-dessus permettent définitivement aux producteurs de cannabis de se protéger contre une invasion d'insectes. La mise en quarantaine systématique des plantes, le dépistage dans les locaux et le traitement préventif à l'aide d'agents de lutte biologique constituent des mesures indispensables si vous ne voulez pas être confronté à une infestation majeure de ravageurs.

Consultez notre protocole pour le traitement du cannabis :