Pour lutter biologiquement contre les populations de pucerons du tabac(Myzus persicae subsp. nicotianae), plusieurs ennemis naturels peuvent être introduits stratégiquement, en fonction du type de culture, du niveau d'infestation et des conditions environnementales.
Chrysopa, la chrysope verte, est un prédateur généraliste dont les larves sont des mangeurs voraces. Chaque larve peut consommer des centaines de pucerons au cours de son développement, ce qui la rend idéale pour cibler les foyers de pucerons ou pour des introductions préventives dans des zones à haut risque.
L'Aphidalia, qui contient la coccinelle à deux points(Adalia bipunctata), est un autre prédateur agressif des pucerons. Les larves et les adultes recherchent activement les colonies de pucerons, y compris celles qui sont cachées au plus profond du couvert végétal. L'Aphidalia est donc particulièrement utile dans les cultures ornementales denses ou les cultures à l'architecture complexe comme le poivron et le chrysanthème.
Aphidend (contenant Aphidoletes aphidimyza) est un moucheron prédateur très efficace contre un large éventail d'espèces de pucerons. Les cécidomyies adultes sont nocturnes et pondent leurs œufs à proximité des colonies de pucerons. Une fois écloses, les larves se nourrissent directement des pucerons. Dans des conditions optimales, Aphidend peut réduire les infestations en deux ou trois semaines.
Aphipar(Aphidius colemani) et Aphipar-M(Aphidius matricariae) sont des guêpes parasites qui recherchent des pucerons pour en faire des hôtes pour leurs jeunes. Ces guêpes injectent leurs œufs dans des pucerons vivants. La larve qui se développe consomme l'hôte de l'intérieur et finit par former une "momie" caractéristique. Ce cycle de parasitisme permet de supprimer les populations et de poursuivre la lutte au fur et à mesure de l'émergence de nouvelles générations de parasitoïdes.
La combinaison de ces agents de lutte biologique en fonction du stade de la culture, de la pression exercée par les pucerons et des conditions environnementales peut permettre une suppression robuste et durable des pucerons du tabac. Un dépistage régulier et une surveillance de l'environnement garantissent que les lâchers sont effectués au bon moment et qu'ils sont efficaces, réduisant ainsi la nécessité d'utiliser des intrants chimiques tout en préservant la santé des cultures.