Aphidius matricariae est une minuscule guêpe parasite utilisée pour lutter biologiquement contre les petites espèces de pucerons dans les serres, les pépinières et les cultures d'intérieur. Ces guêpes sont bien adaptées pour trouver et parasiter les pucerons communs appartenant au genre Myzus spp., ainsi que le puceron du cannabis (Phorodon cannabis).

En tant que guêpe parasite, Aphidius matricariae contribue à réduire les populations de pucerons non pas en les consommant directement comme le font les prédateurs, mais par le biais du parasitisme interne. Les guêpes femelles pondent leurs œufs à l'intérieur des pucerons vivants, et les larves en développement se nourrissent dans le corps du ravageur, finissant par interrompre sa reproduction et le tuer. Cette forme de lutte favorise une gestion durable des ravageurs avec une utilisation minimale de produits chimiques.

Voici à quoi ils ressemblent à différentes étapes de leur vie :

Comme les guêpes parasites sont petites et discrètes, de nombreux nouveaux cultivateurs ne savent pas vraiment ce qu'ils doivent rechercher après leur lâcher.

• Œuf : Les œufs sont pondus à l'intérieur du puceron et ne sont pas visibles.
• Larve : La larve se développe à l'intérieur du puceron, se nourrissant de ses organes internes. Pendant cette période, le puceron devient inactif et cesse de se reproduire.
• Pupe (momie) : Le puceron se transforme en une coquille gonflée, de couleur beige à brune, appelée momie. Ces momies restent attachées aux feuilles et constituent le signe le plus visible que le traitement est efficace.
• Adulte : Les adultesd'Aphidius matricariae sont de petites guêpes parasites, mesurant environ 3 à 4 mm de long. La biologie d'Aphidius matricariae ressemble beaucoup à celle d'Aphidius colemani. Cette espèce se distingue par les fines rayures sur les côtés de la taille de la guêpe.

Comportement : A. matricariae a un comportement de recherche très efficace, qui permet aux guêpes de traquer et de parasiter les pucerons, même lorsqu'ils sont peu nombreux.

Pourquoi les producteurs l'aiment :

• Lutte rapide contre les petites espèces de pucerons
• Recherche activement les pucerons dans les cultures
• Développe sa propre population dans les cultures
• Facile à intégrer dans les programmes de lutte intégrée
• Sans danger pour les personnes, les plantes et les insectes utiles

Le timing est essentiel pour obtenir de bons résultats avec les guêpes parasites. Elles sont plus efficaces lorsqu'elles sont introduitesavant que les ravageurs n'atteignent un niveau épidémique.

Utilisation préventive :

• Identifiez le puceron afin de vous assurer qu'il s'agit bien du puceron du cannabis (Phorodon cannabis), du puceron du coton (Aphis gossypii), du puceron du tabac (Myzus persicae var. nicotianae) ou du puceron vert du pêcher (Myzus persicae var. persicae).
• Appliquez dès que vous détectez la présence de pucerons ou lorsque vous vous attendez à leur apparition en fonction des antécédents de la culture.

Utilisation curative :

• Efficace lorsque de petites espèces de pucerons sont déjà présentes, en particulier lorsque leur population est faible à modérée.
• Plusieurs lâchers seront nécessaires si la pression des ravageurs est élevée ou si la culture est mature et dense.

Conditions environnementales :

• Fonctionne mieux entre 15 et 25 °C, son activité diminuant en dessous de 15 °C.
• À des températures supérieures à 28 °C, l'efficacité est réduite.
• Convient à la production de légumes, de plantes ornementales, d'herbes aromatiques et de plantes d'intérieur.

Remarque :la surveillance est essentielle. Après 14 à 21 jours suivant la première libération, inspectez les feuilles, les fleurs et les grappes de fruits afin de déterminer si des libérations supplémentaires sont nécessaires. Recherchez plus particulièrement les adultes et les pucerons momifiés.

Des techniques de libération appropriées garantissentqu'Aphidius matricariae s'établit rapidement et commence à lutter efficacement contre les ravageurs :

1. Répartissez le produit :répartissez les momies de manière uniforme dans toute la culture.A. matricariae est très mobile et vole partout. Répartissez le produit uniformément sur le substrat de culture ou placez-le dans des boîtes d'application (Dibox) pour le libérer. Assurez-vous que le produit reste sec et reste à son emplacement d'introduction pendant quelques jours.
2. Densité recommandée :les taux de libération varient généralement entre0,25 et 4 adultes par m², selon le type de culture, le niveau d'infestation et le stade de croissance.
3. Lâchers supplémentaires :dans les situations curatives ou en cas d'infestations graves, plusieurs lâchers, tous les 7 à 14 jours, améliorent souvent l'établissement et le contrôle.
4. Éviter les interférences :ne pas pulvériser immédiatement avant ou après l'application d'insecticides à large spectre. Si des traitements sont nécessaires, choisir uniquement ceux qui sont compatibles avec les insectes utiles.

Conseils pour le choix du taux :

• En cas de cultures denses, de forte pression parasitaire ou d'utilisation curative → choisir une dose plus élevée et répéter les lâchers, toutes les semaines ou toutes les deux semaines (tous les 7 à 14 jours).
• Pour l'utilisation préventive dans les cultures à faible pression → choisir une dose préventive plus faible et surveiller l'établissement du produit.
• Il faut toujours adapter la stratégie de dissémination à la taille de la culture, à la densité du feuillage, au risque phytosanitaire et à l'environnement.

Contrôles visuels :14 à 21 jours après la première libération, inspectez les feuilles, les fleurs et les grappes de fruits afin de déterminer si des libérations supplémentaires sont nécessaires. Recherchez en particulier les adultes et les pucerons momifiés.

Libérations supplémentaires :Si le nombre de pucerons reste élevé ou augmente, envisagez des libérations supplémentaires ou revoyez votre plan de lutte intégrée afin de détecter d'éventuelles lacunes (par exemple, effets résiduels des pesticides, zones à faible humidité, introduction de nouveaux ravageurs).

Tenue des registres :Suivre les dates de lâcher, les conditions environnementales, les niveaux de ravageurs et les observations de prédateurs afin d'affiner les programmes futurs.

Ce à quoi on peut s'attendre après la libération :

• Première semaine :les guêpes adultescommencent à parasiter les pucerons.
• 2 à 3 semaines :les momies de puceronsdeviennent visibles, indiquant que le parasitisme a réussi.
• En cours : De nouvellesguêpes adultes émergent des momies, poursuivant ainsi la lutte contre les pucerons dans toute la culture.

Comme les guêpes parasites agissent de manière biologique, leur action estprogressive et non instantanée. La meilleure façon d'évaluer leur efficacité consiste à surveiller les niveaux de pucerons et la formation de momies.

• Commencez les lâchers tôt pour une meilleure suppression des pucerons.
• Concentrez la surveillance sur les momies d'aphides, et non sur les guêpes adultes.
• Maintenir des températures appropriées pour une activité optimale
• Combinez avec des mesures de lutte non chimiques telles que l'élimination des végétaux fortement infestés et l'introduction d'insectes prédateurs commeChrysoperla carneapour un contrôle immédiat.
• À utiliser dans le cadre d'une stratégie IPM équilibrée pour la gestion à long terme des pucerons.