Aleurode du tabac

Généralités

En bref : vaste gamme de plantes-hôtes ; s'alimente de la sève — sécrète un « miellat » collant et provoque le jaunissement des feuilles et une maturation inégale des fruits ; les dégâts peuvent survenir même avec de très faibles populations ; résistant à de nombreux pesticides ; vecteur malfamé de phytovirus.

Qu'est-ce que l'aleurode du tabac?

L'aleurode du tabac (Bemisia tabaci) a été décrit pour la première fois comme un ravageur du tabac (d'où son nom) à la fin du 19e siècle. L'insecte s'est répandu dans le monde entier depuis et il existe maintenant dans la plupart des pays tropicaux et subtropicaux. Cette espèce d'aleurode est particulièrement redoutée, car elle est résistante à de nombreux pesticides et transmet de nombreuses maladies. Bemisia tabaci comprend en fait au moins 24 populations génétiquement distinctes. Les experts ne s'entendent pas sur la question de savoir s'il s'agit d'une seule espèce avec plusieurs « biotypes » ou de plusieurs espèces différentes, mais impossibles à distinguer à l'œil nu.

Quels types de plantes
attaquent-ils?

Les aleurodes du tabac attaquent un grand nombre de plantes différentes, mais c'est un ravageur important de la tomate et du concombre en particulier.

Quel est son aspect?

La femelle mesure un peu plus de 1 mm de long et les mâles sont plus petits. Les adultes des deux sexes ont des ailes posées à plat sur le dos qui dépassent le bout du corps. Les ailes sont transparentes chez les nouveaux adultes, mais en quelques heures, elles se recouvrent d'une poudre cireuse de couleur blanc jaunâtre, tout comme le corps.

L'aleurode du tabac dépose ses œufs largement sur la surface inférieure des feuilles partout sur la plante. Par conséquent, différentes phases du cycle biologique se développent ensemble sur la même feuille. Les œufs sont de forme ovale et de couleur jaune-vert lorsqu'ils sont déposés, puis ils deviennent progressivement brun clair.

Au premier stade larvaire, l'aleurode mesure environ 0,25 mm de long, est de forme ovale et possède des pattes et des antennes bien développées. Après l'éclosion, ils passent plusieurs heures à chercher un bon endroit sur la feuille pour se nourrir. Une fois qu'ils ont trouvé cet endroit, ils y restent pour le reste de leur développement. Aux deuxième et troisième stades, les larves deviennent progressivement plus grandes. Elles sont aplaties sur la feuille et ont des pattes et des antennes tellement réduites qu'elles ne sont plus visibles. Les insectes sont aussi pratiquement transparents à ces derniers stades et donc très difficiles à détecter.

Les aleurodes du tabac au stade nymphal sont plats, presque circulaires et mesurent environ 0,8 mm. La pupe peut parfois avoir un contour irrégulier, selon la structure des feuilles de la plante. Elle est transparente et on peut voir les yeux rouges et la couleur jaunâtre de l'aleurode qui se développe à l'intérieur.

Comment puis-je
savoir si mes plantes sont atteintes?

Les aleurodes du tabac s'alimentent de sève. Tout comme les pucerons, les larves d'aleurodes en consomment de grandes quantités. Elles excrètent l'excès comme un « miellat » sur les feuilles.

Le miellat favorise le développement de moisissures noires sur la plante et ses fruits, réduisant la photosynthèse et perturbant la capacité des feuilles de régler l'humidité. Dans les cas graves, les fruits peuvent pourrir sur la plante.

Si la population d'aleurodes est importante, la plante ne poussera pas bien et, en plein soleil, les feuilles peuvent se flétrir et tomber. Cette détérioration peut à son tour provoquer la déformation des fruits, diminuer le rendement et ruiner l'apparence des plantes ornementales.

Les larves injectent dans la plante des enzymes qui modifient ses processus biologiques. Même en cas de faibles populations, ces enzymes peuvent entrainer des dommages tels qu'une maturation irrégulière des fruits (tomates et poivrons), le jaunissement des tiges florales (gerberas) et un jaunissement important des feuilles (haricots). Une infestation peut même provoquer une chute généralisée des feuilles et des fruits. Chez diverses plantes ornementales (bouvardia, zinnia), les nervures des jeunes feuilles jaunissent, conduisant à l'apparition de « veines mosaïques ».

Cette espèce d'aleurode est très redoutée comme vecteur d'agents pathogènes en raison de sa capacité de transmettre plus de 25 phytovirus différents et de nombreuses autres maladies. L'un des plus importants est le virus TYLCV (de l'Anglais, Tomato Yellow Leaf Curl Virus).